Vous courez, pédalez ou nagez des heures durant ? Votre endurance vous distingue, mais votre alimentation peut tout changer. Bien manger, c’est plus que remplir la machine : c’est optimiser vos performances, retarder la fatigue et accélérer la récupération. Dans cet article, nous vous guidons pas à pas pour construire une assiette qui soutient votre effort sans plomber votre digestion. Et on vous promet : pas besoin d’avaler une cargaison de pâtes au petit-déj !
Du mouvement, du muscle, du mental… tout est sur Sthen.
Pourquoi l’alimentation est cruciale en endurance
Dans les sports d’endurance, votre corps devient une machine à consommer de l’énergie. Et comme toute machine, il a besoin d’un carburant adapté. Une alimentation bien pensée ne se limite pas à améliorer vos performances : elle vous aide à éviter les blessures, à accélérer la récupération et à stabiliser votre poids de forme. Autrement dit, bien manger, c’est s’entraîner plus efficacement… même les jours de repos !
Un programme nutritionnel adapté vous permet de :
- Répondre aux besoins énergétiques de vos entraînements longs et réguliers
- Prévenir les carences en minéraux et en vitamines
- Limiter les risques de fatigue chronique et de surentraînement
Mais attention, il ne suffit pas d’ajouter une banane à votre collation pour faire la différence. Il faut apprendre à répartir intelligemment les glucides, protéines et lipides, tout en respectant votre digestion et vos rythmes d’entraînement.
Les glucides : carburant principal des efforts longs
Quand il s’agit de sports d’endurance, les glucides sont vos meilleurs alliés. Pourquoi ? Parce qu’ils constituent la source d’énergie la plus facilement mobilisable par vos muscles. Que vous soyez en pleine sortie longue ou en phase de récupération, les glucides jouent un rôle crucial pour maintenir un bon niveau de glycogène, cette réserve d’énergie que vos muscles adorent.
Les meilleures sources de glucides
Tous les glucides ne se valent pas. Pour faire les bons choix, voici un tableau récapitulatif des meilleures sources, avec leur poids moyen pour 50 g de glucides et leur intérêt nutritionnel :
Aliment | Quantité ≈ pour 50g de glucides | Atout principal |
---|---|---|
Pain complet | 100 g | Riche en fibres et vitamines B |
Pâtes complètes cuites | 200 g | Source lente d’énergie, rassasiant |
Riz basmati cuit | 200 g | Index glycémique modéré |
Quinoa cuit | 240 g | Contient aussi des protéines complètes |
Patate douce vapeur | 250 g | Riche en antioxydants |
Flocons d’avoine | 80 g | Index glycémique bas, rassasiant |
Lentilles cuites | 250 g | Source de glucides + protéines végétales |
L’index glycémique, un indicateur clé
L’index glycémique (IG) mesure la capacité d’un aliment à faire grimper votre glycémie. En pratique :
- Avant l’effort : privilégiez les glucides à IG bas (avoine, lentilles, quinoa)
- Pendant et après l’effort : tournez-vous vers des glucides à IG élevé (banane bien mûre, pain blanc, boissons sucrées) pour recharger rapidement vos batteries
L’astuce bonus : la cuisson a un effet sur l’IG. Par exemple, des pâtes al dente auront un IG plus bas que des pâtes trop cuites.
Les protéines : préserver et renforcer la masse musculaire
Les sports d’endurance, contrairement aux idées reçues, ne se limitent pas à brûler des calories : ils sollicitent fortement vos muscles. Et chaque foulée, chaque coup de pédale, engendre des micro-lésions musculaires qu’il faut réparer. C’est ici que les protéines entrent en scène. Elles sont les briques indispensables de vos muscles, et une assiette bien construite peut faire toute la différence entre récupération express et fatigue persistante.
De combien de protéines avez-vous besoin ?
Les besoins en protéines augmentent avec la charge d’entraînement. En endurance, on recommande entre 1,2 g et 1,7 g de protéines par kilo de poids corporel et par jour.
Voici un tableau pour estimer vos apports :
Poids du sportif | Besoin quotidien (min – max) |
---|---|
60 kg | 72 g à 102 g |
70 kg | 84 g à 119 g |
80 kg | 96 g à 136 g |
Quelles sources privilégier ?
Pas besoin de vivre au steak haché. Voici des alternatives variées et efficaces :
- Viandes maigres : poulet, dinde, bœuf maigre
- Poissons gras : maquereau, sardine, hareng (bonus : riches en oméga-3)
- Œufs : une excellente source complète
- Légumineuses : lentilles, pois chiches, haricots rouges (à associer avec des céréales)
- Produits laitiers : fromage blanc, yaourts, lait (écrémé ou demi-écrémé de préférence)
Le combo gagnant : associer protéines animales et végétales pour un apport en acides aminés essentiels complet.
Les lipides : des alliés trop souvent négligés
Les lipides souffrent encore d’une mauvaise réputation chez de nombreux sportifs. Pourtant, ils jouent un rôle fondamental dans les sports d’endurance. Loin d’être des ennemis, ils sont une source d’énergie stable et durable, idéale pour les efforts prolongés à intensité modérée.
Pourquoi les lipides sont essentiels
- Ils fournissent 9 kcal par gramme, soit plus du double des glucides ou des protéines
- Ils participent à la construction cellulaire et à la réparation des tissus
- Ils sont nécessaires à l’absorption des vitamines liposolubles (A, D, E, K)
- Certains acides gras (comme les oméga-3) ont un rôle anti-inflammatoire, utile en récupération
Quels lipides consommer ?
L’important, c’est l’équilibre. Voici quelques repères simples à adopter :
Type de lipides | Sources recommandées | À limiter |
---|---|---|
Saturés | Beurre, crème, fromage, huile de coco | En excès |
Mono-insaturés | Huile d’olive, avocat, amandes | À favoriser |
Poly-insaturés | Huile de colza, lin, poissons gras, noix | Indispensables (oméga-3) |
Objectif : un bon rapport oméga-6 / oméga-3, idéalement entre 3:1 et 4:1. Et pour y arriver, rien de mieux que d’alterner les huiles (olive, colza, lin) et de consommer régulièrement du poisson gras (2 fois par semaine).
Bien s’hydrater avant, pendant et après l’effort
L’eau est votre meilleure alliée d’endurance. Même une légère déshydratation peut impacter vos performances, provoquer des crampes ou des troubles digestifs. En clair : ne laissez jamais votre gourde à la maison !
Les besoins hydriques d’un sportif d’endurance
Selon l’intensité de l’effort et la température, les pertes hydriques peuvent atteindre 0,5 à 1,5 L par heure. Il ne suffit donc pas de boire quand la soif se fait sentir. La clé, c’est l’anticipation.
Voici un tableau des recommandations de base :
Moment de l’effort | Quantité recommandée | Type de boisson conseillé |
---|---|---|
Avant l’effort | 500 mL 1 à 2h avant | Eau plate ou légèrement sucrée |
Pendant l’effort (>1h) | 150 à 250 mL toutes 15-20 min | Boisson isotonique |
Après l’effort | 1,5 fois le poids perdu | Eau + boisson de récupération |
Astuces pour une bonne hydratation
- Préférez des petites gorgées régulières à une grande quantité d’un coup
- Intégrez une boisson hypotonique ou isotonique si l’effort dépasse 1h
- Évitez l’eau pure seule sur efforts prolongés : elle ne réhydrate pas aussi efficacement que les boissons enrichies en électrolytes
Boire intelligemment, c’est limiter les douleurs musculaires, les baisses de régime… et les abandons en course.
Les erreurs alimentaires à éviter en endurance
Même avec les meilleures intentions, il est facile de sabotager ses performances par de mauvais réflexes alimentaires. Voici les principales erreurs à ne pas commettre lorsqu’on pratique un sport d’endurance.
1. Trop peu de glucides… ou au mauvais moment
Certains sportifs réduisent les glucides de peur de “prendre du poids”. Mauvaise idée : en endurance, cela revient à partir en randonnée avec un réservoir vide. Et attention à leur qualité ! Évitez les glucides à index glycémique élevé en dehors des phases d’effort ou de récupération immédiate.
2. Une hydratation bâclée
Boire seulement quand on a soif, c’est déjà trop tard. Négliger l’hydratation avant ou après l’effort peut nuire à la récupération, augmenter le risque de blessures ou d’hypoglycémie.
3. Des repas trop riches avant l’effort
Un plat copieux juste avant de courir ? Bonjour les troubles digestifs ! Préférez un repas léger, digeste, riche en glucides complexes et pauvre en graisses.
4. Oublier les protéines et les bons lipides
Réduire les lipides et ne consommer des protéines qu’en période de musculation est une erreur fréquente. Ils sont pourtant essentiels pour récupérer, réparer et durer dans l’effort.
5. Manger trop ou trop peu les jours de repos
Même sans entraînement, votre corps a besoin de carburant pour reconstituer ses réserves. On adapte les quantités, mais on ne saute pas de repas !
Exemple de journée alimentaire pour un sportif d’endurance
Vous cherchez un exemple concret pour structurer vos repas autour de l’endurance ? Voici un menu type, équilibré et adapté à une journée avec entraînement (course, vélo ou natation longue durée).
Matin : carburant pour bien démarrer
- Flocons d’avoine (60 g) + lait demi-écrémé ou boisson végétale enrichie en calcium
- 1 banane ou kiwi
- 1 cuillère à soupe de purée d’amande ou de beurre de cacahuète
- 1 thé vert ou café sans sucre
- Eau (300-500 mL)
Midi : récupération et recharge
- Quinoa ou pâtes complètes (80-100 g cru)
- Légumes vapeur + filet d’huile d’olive
- Filet de poulet ou œufs (2-3)
- 1 portion de fromage blanc 0% ou yaourt nature
- 1 fruit de saison
- Eau + infusion digestive
Collation (avant ou après l’effort)
- 1 barre de céréales maison ou pain complet + miel
- 1 fruit (banane, pomme)
- Eau ou boisson isotonique si besoin
Soir : légèreté et renfort musculaire
- Légumes variés (crus ou cuits vapeur)
- Poisson gras (maquereau, sardine…) ou lentilles + riz pour une option végétale
- 1 cuillère d’huile de colza
- Compote sans sucre ou fruit frais
- Eau (attention à bien réhydrater si entraînement en fin de journée)
Un modèle à adapter selon vos goûts, votre niveau d’activité et vos horaires. L’essentiel ? Miser sur la régularité, la variété, et la qualité des aliments.